Il y a
Ceux qui s’évertuent, et déracinent les adventices
De votre âme laissée en friche
Les hommes aimants
Les briseurs de chaînes
Il y a
Les autres, qui tuent, qui perpétuent, de père en fils
Tous ces sévices, passeurs du Styx
Les charmeurs de serMents
Les mauvaises graines
Il y a moi
Qui ne me vois
Ni comme un os à ronger
Ni comme une gosse à cogner
Ni comme une statue dont le destin
Serait d’être sculptée par leurs poings
J’ai le charme d’une âme vibrante,
Non les larmes d’une cible vivante.
Je suis née donneuse universelle
L’eau douce, sans le sel,
Donneuse de temps, de vie, d’amour
Mère-Veilleuse de nuit, veilleuse de jour
Prêteuse d’oreilles à tout-va
Pompon cerise de Sakura
Le drapeau de couleur blanche
La balise dans l’avalanche
La conteuse de fins pas tristes
L’herboriste et l’exorciste
La joueuse d’harmonica
Aux cheveux blond arnica
Le visage porcelaine d’apothicaire
Le trait d’union de deux contraires
Cadenas sur la jarre de Pandore
Geôlière des présages de mort
Tutrice qui tutoie le vide
Que seul toujours l’amour guide
Celle qui s’en tape de souffrir
Mais qui s’interdit de mourir
Eux qui méprisent mon cœur tendre
Ne me réduiront ni en cendres
Ni à un trait de craie grasse
À leur tableau de chasse
(Illustration: couleuvre à collier / Canon 70D + 35mm f2.8)